Petite soupe froide de Gariguettes et menthe mitcham

PETITE SOUPE FROIDE DE GARIGUETTES ET MENTHE MITCHAM

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Enfin, j’ai pû manger mes premières fraises. En attendant les bonnes belges, cueuillies à la main (Wépion par exemple), je me suis laissé tenter par les Gariguettes de Bretagne.

Première dégustation 2008. Et on débute par une recette toute simple. Trois ingrédients seulement: des fraises, du sucre et de la menthe Mitcham (merci encore à José et Anne de m’en avoir donné un peu).

Je ne vous mets même pas la liste des ingrédients, tellement que c’est basic. Comme Mamina le dit parfois, ce n’est même pas de la cuisine.

Mais tout dabord un peu de culture glanée sur le net:

La Gariguette est une variété précoce et c’est la fraise la plus vendue en France. Elle doit son apogée à une femme, Georgette Risser. Elle a dirigé de longs travaux de recherche à l’institut agronomique d’Avignon pour créer, à la fin des années 70, cette nouvelle variété qui fût d’abord cultivée dans le Lot-et-Garonne. Depuis, la ‘gariguette’ a vu l’apparition de plusieurs pettes soeurs, comme la ‘Mara des Bois’, très répandue dans différents départements du Midi-Pyrénées. Ces fraises que l’on croit aujourd’hui tout droit sorties du jardin n’existaient donc pas il y a quarante, trente ou même dix ans. D’ailleurs sans une sélection féroce (entr’autre avec des croisements avec des fraisiers nains méditéranéens), il n’y aurait peut-être plus de culture fraisière en France. Car au lendemain de la seconde guerre mondiale, les variétés françaises traditionnelles sont en piteux état. Affectés par la vitose, cultivées pendant des années sur les mêmes sols, elles sont d’une faible productivité. Dès la fin des années cinquante, les chercheurs sont chargés de sélectionner de nouvelles variétées plus résistantes aux maladies, plus productives, mais qui conservent néanmoins les valeurs gustatives.

 

Pas simple, car rien n’est plus fragile que le goût dans lequel interviennent de nombreux arômes. Et plus le fruit est parfumé, plus la frontière est fragile entre maturité et surmaturité. Sans oublier une foule de facteurs qui jouent sur la saveur, selon l’époque de production, les conditions climatiques, l’évolution du fruit après cueillette, ou l’insuffisance de l’apport d’eau. Autant de points qui furent analysés. Arrivent les années 80. A l’époque, en France, les premières fraises de la saison ne peuvent guère rivaliser avec les variétés précoces d’Italie et d’Espagne. Leur prix s’effondre. Seule la qualité gustative pouvait faire la différence. C’est tout l’enjeu de Gariguette, précoce elle aussi, et savoureuse dès le début de la récolte. Seul problème : de taille plus petite que les autres, elle est difficile à ramasser et à rentabiliser, d’autant que ses rendements sont moyens. Résultat : autour d’Avignon, les premiers cultivateurs auxquels elle sera proposée feront la moue. Peu importe, d’autres vont raisonner différemment : les fraiséristes du Lot-et-Garonne, qui estimèrent que le consommateur était prêt à payer un peu plus cher un produit de qualité. ? Et c’est effectivement ce qui se passera, campagne publicitaire à l’appui, menée par le groupement « Fraise de France ». Dès lors, la Gariguette devient la variété précoce la plus cultivée dans l’hexagone. (Chronique Histoire de… plantes. Mission Agrobiosciences. 13 Octobre 2006)

Article rédigé par Valérie Péan. Mission Agrobiosciences

Cette dernière, dont le fruit est de forme plus allongée (et davantage coloré à maturité), a cependant le défaut d’une moins bonne conservation. Hors du sud de la France, cette variété de fraise pose problème, car du fait du transport elle arrive aux étalages soit très chère, soit abimée, soit enfin elle est récoltée avant sa pleine maturité pour en faciliter le transport, ce qui ne laisse pas le temps au fruit de développer sur pied ses saveurs spécifiques.

Le saviez-vous ?

Tous les fraisiers actuellement cultivés appartiennent à une espèce récente, apparue au 18ème siècle et dont les ancêtres sont américains.

Avant, régnait la fraise des bois (fragaria vesca), toujours répandue à l’état sauvage et dont les premières cultures ont été menées à des fins médicinales. Connues depuis l’antiquité, les romains les utilisaient dans leur produits cosmétiques en raison de leur odeur agréable: la fragrance.

Pour ses fruits, il faudra en fait attendre le 14ème siècle, dans un écrin royal : 2 000 pieds sont alors plantés dans les jardins du Louvre. Deux siècles plus tard, une autre espèce de fraisier sauvage, d’origine inconnue, supplante la fraise des bois en Allemagne et en Belgique, pour leur calibre plus gros et leur parfum.

Mais entre-temps, survient la découverte de l’Amérique et de ses fraises d’une grosseur jusque-là inégalée. L’importation ne tarde guère : des fraisiers canadiens, ramenés semble-t-il par Jacques Cartier à la fin du 16ème siècle, sont implantés en France, suivis par d’autres en provenance de Virginie ou du Chili, notamment dans les bagages d’un dénommé… Frézier ! En 1714, l’officier du Génie maritime Amédée-François Frézier revient d’une mission d’espionnage des ports espagnols au Chili et au Pérou pour le Roi soleil. Botaniste à ses heures, il a rep&ea
cute;ré des fraisiers à larges fruits que l’on cultive au Chili, dits Blanches du Chili (Fragaris chiloensis). Frézier réussit à en rapporter quelques plants qu’il confiera à
Antoine de Jussieu pour le Jardin royal.

Quelques plants sont envoyés en Bretagne au jardin botanique de Brest et trouvent dans ce climat océanique, proche de celui de leur biotope d’origine, un milieu favorable à leur culture. Les plants de Blanches du Chili seront croisés avec des plants de fraisier de Virginie (Fragaria virginiana) de Cartier.

De ces deux espèces naîtra un hybride, le premier fraisier moderne, appelé « fraisier ananas » (Fragaria Ananassae). Aujourd’hui, les principales variétés cultivées en France restent peu nombreuses, au nombre d’une vingtaine et sont toutes issues de ce fraisier.

En 1740, la ville de Plougastel (limitrophe de Brest), déjà productrice de fraise des bois, devient le premier lieu de production de cette nouvelle espèce dite « fraise de Plougastel. » La culture de la fraise devient la spécialité de la commune, qui produira près du quart de la production française de fraises au début du XXe siècle. Plougastel héberge depuis 1997, le « Musée de la Fraise et du Patrimoine. »

 

En ce qui concerne la menthe Mitcham (où menthe poivrée, menthe anglaise, menthe noire, mentha piperita), il s’agit d’une variété de menthe (croisement entre la menthe aquatique et la menthe spicata) très riche en menthol et utilisé notamment dans les Bétises de Cambrai et dans les vrais bonbons peppermint.

PREPARATION

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Mettre 1L d’eau et 125gr de sucre dans une petite casserole. Amener à ébullition et laisser cuire pendant 30 minutes. Il faut que le sirop ne soit pas épais, mais qu’il goûte tout de même assez le sucre. Laissez refroidir.

Découper 500gr de fraises (ici des Gariguettes) en brunoise moyenne. Mettez les dans un bol avec une bonne poignée de menthe (Mitcham), mélangez le tout.

Rajoutez le sirop refroidi, mélangez bien et laissez reposer au frigo pendant 2 à 3 heures (recouvrez le bol d’un film plastique).

Servez.

Bon Appétit! 

10 réflexions sur « Petite soupe froide de Gariguettes et menthe mitcham »

  1. Mark ! je ferme les yeux … et ce parfum de fraises me fait fondre. A consommer sans modération.
    As-tu déjà essayé une salade de fraises avec quelques tours de moulin à poivre en plus ?
    Le poivre à pour effet de rehausser le parfum des fraises.

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  2. Oui, je fait souvent avec le poivre, c’est extra. Ici, vu qu’il-y-avait déjà la bonne menthe des Jardins de Pomone, je n’ai pas voulu en mettre. Je trouvais que cette menthe était déjà tellement parfumée.

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  3. Ici il falait selon moi une menthe assez forte, car le goût se trouvait un peu dilué dans le sirop. Peut-être as-tu raison quand il s’agit de saupoudrer uniquement les fraises. Mais je dois dire que j’aime assez les fraises un peu relevées par la menthe où par du poivre par exemple.

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  4. Je fais quasiment la même chose que toi: écrasé avec un tout petit peu de sucre et je trempe ma tartine beurrée dans ce mélange. Effectivment un régal. Mais je compte en manger au moins une fois par semaine, donc je varie les plaisirs.

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  5. ah les premières fraises…un parfum qui revient chaque année du plus loin de l’enfance. Comme Sandrine, les premières je les mange sur une tartine au bon beurre de ferme je les écrase pas mais le sucre impalpble est de la partie. Ensuite place à toutes les tentations et ta recette en fera partie. C’est quand même bien la belle saison! Amitiés

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  6. Moi, celles que j’aimais, étaient de Wépion et apparaissaient fin mai, au plus tôt, mais à la mi-juin pour la grande majorité !
    Les fraises d’aujourd’hui exhalent un parfum envoûtant mais une saveur décevante !
    Notre goût a changé ? Nos fruits ont changé ?

    Pour ma part, des pajaros bien mûries au soleil.

    Un prochain billet photo pour édifier !

    A pluche Mark.

    H.

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  7. Et les filles, vous me tentez trop là. C’est promis juré, en cette fin de semaine je déjeunerai avec des fraises et des tartines beurrées. Il n’y a plus moyen de faire autrement avec vos images allèchantes.

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  8. Les fraises de Wépion, je les attends avec impatience. Mais vu le temps, il faudra encore attendre quelques semaines je penses. Mais attention, Wépion est également devenu une marque qui fait bien vendre et toutes ne sont pas les mêmes. Je veux celles que l’on cueille avec les mains en attendant qu’elles soient bien mûres.

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