SANGRIA AUX FRUITS

Ce dimanche, afin de bien accueuillir le cousin et la cousine de mon épouse, leurs conjoints et leurs enfants, j’avais opté pour un diner sur le thème de l’espagne, avec une bonne paëlla comme plat principal.
J’ai apris malheureusement, mais heureusement encore à temps pour changer les plans, que plusieurs invités n’aimaient pas les coquillages et fruits de mer et qu’une était même allergique. Aurevoir Paëlla Marinière donc, on change de plat.
Mais j’ai gardé le côté ‘Espagne’ pour l’apéro. Et quoi de plus espagnol que la Sangria.
Presque chaque belge à au moins une fois dans sa vie été en Espagne et comme touriste en Espagne il est très difficile de faire l’impasse sur la sangria.
Maintenant, il y a sangria et sangria. Souvent de nos jours la sangria est réalisée à base de bouteilles avec un mélange tout fait et une tonne de fruits différents, souvent additioné de fanta, d’eau pétillante, etc etc. Pas mauvais, loin de là. Mais j’ai eu envie de respecter tout de même un maximum la recette originale, en ajoutant tout de même quelques fruits, mais pas de 20 sortes différentes et une touche d’alcohol, dont je ne pense pas qu’elle y était à l’orgine. Mais celà reste une sangria, loin de certains breuvages écueurant dans les pubs de Torremolinos.
La recette originale se perd dans la nuit des temps et même au tout début, elle variait probablement de village en village et de saison en saison. Allez savoir quelle était la recette.
En cherchant un peu sur le net néanmoins, quelques bases semblent être certaines.
Il faudrait remonter au XIe siècle déjà pour en trouver la première annotation connue, du côté de Malaga. La boisson aurait été inventée par les Maures. Il s’agissait en gros d’un mélange de vins rouges, de fruits (agrumes) coupés en dés, de poivre noir en grains, de gingembre et de sucre de canne. Au XVe siècle, la cannelle s’y ajoute. Le tout macéré pendant quelques heures au froid. Après macération, le liquide était filtré pour ensuite être consommé.
A cette époque, l’eau des sources d’eau glacées de la région, entrautre dans le Rio Frio au nord-est de Malaga, étaient utilisées à cet effet. C’était le seul breuvage bien froid avec le gaspacho, qui date de la même période.
Cette Sangria était la boisson des ramasseurs de fruits, qui portaient dans une outre ce vin coupé à l’eau de source. Dans la même outre ils ajoutaient du jus d’agrumes. Cette boisson facilitait le travail sous le soleil et rafraîchissait sans trop enivrer. Les sangria de nos jours, additionnées de Brandy, Porto, Gin, Vodka, … sont donc des ‘adaptations’ récentes.
Tout est permis de nos jours: des sangria pétillantes (tinto de verano), du vin au soda de citron ou d’orange (pitilingorri, caliguay), des sangria blanches au vin blanc et fruits blancs, sangria sans alcohol, ….. On peut y mettre de la muscade, du clou de girofle, ….
Le nom viendrait du mot ‘Sangre’. Sangre est le mot espagnol pour sang. Mais il désigne aussi la saignée, du sang, mais aussi le détournement d’une partie d’un cours d’eau. Est-ce lié à la couleur rouge comme le sang ou au détournement des sources pour la confection de la boisson?
Des centaines de recettes, en voici une en plus, la mienne. Sans eau pétillante, avec du vin rouge espagnol, des épices, surtout de l’agrume, un peu d’alcohol, quelques fruits.
Je n’ai fait mariner mes fruits que pendant 3 heures au frais dans le mélange, ceci afin d’éviter la fermentation à cause du sucre.

INGREDIENTS (pour 3,5L)
- 6 CLOUS DE GIROFLE
- 8 GRAINS DE POIVRE
- 1 BATON DE CANNELLE
- 10 CM DE GINGEMBRE RAPE A LA MICROPLANE
- 55 GR SUCRE IMPALPABLE
- 750 ML DE JUS D’ORANGE TRES FROID
- 125 ML PORTO ROUGE
- ZESTES DE 2 ORANGES NON-TRAITEES
- 750 ML DE VIN ROUGE ESPAGNOL CORSE
- ZESTE D’UN CITRON NON-TRAITE
- 1 TOUT PETIT VERRE DE TRIPLE SEC COINTREAU (2,5 CL + 2,5 CL)
- 1 PETIT VERRE DE COGNAC (OU AUTRE BRANDY) (2,5 CL + 7,5 CL)
- UN RIEN DE VERMOUTH
- 1L D’EAU MINERALE TRES FROIDE
- 3 ORANGES EN SUPREMES
- 2 POMMES EN TRANCHES FINES
- 1 POIRE EN MORCEAUX
- 2 PECHES EN MORCEAUX
- 2 NECTARINES EN MORCEAUX
- GLACONS
- 1 PINCEE DE MUSCADE

PREPARATION (A DEBUTER LA VEILLE AU SOIR)
Mélanger les épices, le sucre, le jus d’orange, le porto, le vin, les zeste de citrons et les zeste d’oranges dans une casserole. Faire chauffer à feu doux sans laisser bouillir pour que tout le sucre soit dissout, puis laisser frémir 5 minutes.
Laisser refroidir à température ambiante. Ajouter 2,5 cl de cointreau et 2,5 cl de cognac et les suprêmes d’oranges.
Mélanger dans un grand bol le mélange refroidi et le reste des ingrédients, à l’exception des autres fruits, des alcohols et de l’eau. Couvrir et mettre au frigo pendant une nuit.
Le lendemain, 3 heures avant de servir, filtrer le mélange pour enlever les zestes, les grains de poivre, les clous de girofle et le baton de cannelle.
Couper les fruits en morceaux.
Ajouter les fruits, le reste des alcohols et l’eau bien froide. Garder encore 3 heures au frigo.
Ajouter des glaçons et servir dans des verres bien froids (éventuellement mis au frigo préalablement).

Bon Appétit!
WordPress:
J’aime chargement…